L’accompagnement humain, pour avancer vers l’autonomie

L’accès à la vie autonome des accueillis est la finalité d’ASSARVA.

Outre les contributions spécifiques permettant d’apporter des réponses aux besoins concrets (logement, français et projet professionnel), cette pleine autonomie est le résultat d’un grand nombre d’heures passées à leurs côtés et d’une multitude d’actions mises en œuvre, avec persévérance, par les bénévoles accompagnants.

Les besoins diffèrent selon que l’on est en présence d’un couple avec ou sans enfants, d’une personne seule, jeune majeur ou adulte confirmé et selon l’historique et le vécu des accueillis. Ce n’est pas la même chose selon que la personne parle ou non le français, selon son niveau de formation ou d’expérience. Dans tous les cas, les accueillis requièrent une forte personnalisation de l’accompagnement et la mobilisation de plusieurs bénévoles.

L’ensemble des démarches est réparti entre les bénévoles d’ASSARVA selon les compétences et points forts de chacun (son expérience, ses réseaux…) et coordonné par le référent (ou binôme de référents) pour gagner en efficacité et dégager une synergie.  

A cet égard, avoir plusieurs interlocuteurs au sein d’ASSARVA contribue à diversifier les expériences des accueillis et évite le risque d’un lien exclusif qui pourrait être contraire à l’objectif d’autonomie recherché.

Au-delà des besoins concrets, l’autonomie requiert un accompagnement humain et un soutien dans la création de liens sociaux. Il s’agit pour la personne accueillie, qui vient de loin (au propre comme au figuré), de retrouver des repères. Il est important qu’elle soit entourée de quelques personnes en lesquelles elle peut placer sa confiance et qui représentent un environnement stable. L’accueilli doit pouvoir trouver une écoute bienveillante dénuée de jugement de valeur, et ne pas craindre de demander de l’aide quand il ne sait pas comment faire.

Il est ainsi nécessaire d’aider la personne dans l’accomplissement des démarches administratives, souvent complexes et nécessitant pour la plupart un accès à Internet.

« Incontournables, les démarches administratives sont un long parcours semé d’embuches : obtention des documents d’état-civil auprès de l’Ofpra, du titre de séjour à la préfecture, puis ouverture des droits sociaux. Pour certains accueillis, nous devons recourir à l’intervention du défenseur des droits et à celle du médiateur de la Caisse d’allocations familiales (CAF) pour obtenir la simple application du droit. Comment imaginer que ces personnes puissent seules activer ces leviers ? » (Michel F.)

L’initiation aux pratiques de la vie quotidienne est également précieuse pour l’accueilli : familiarisation aux trajets, premiers rendez-vous médicaux…

« Accompagner une personne à un rendez-vous avec une administration, cela signifie montrer comment on prend les transports en commun, s’orienter dans les correspondances du métro et ensuite chercher son chemin à pied. Cela signifie aussi être présent à l’entretien pour s’assurer que la personne comprend bien ce qui est dit et poser les questions qu’elle ne sait pas ou n’ose pas poser. Cela évite également les malentendus et permet un gain de temps. »

L’autonomie, c’est aussi acquérir une vie sociale nouvelle tout en conservant son identité et la mémoire de son vécu. Pour permettre à la personne accueillie de se familiariser avec la culture du pays d’accueil et d’en acquérir les codes sociaux, plusieurs possibilités s’offrent aux bénévoles accompagnants :

  • Faire connaître les possibilités de s’intégrer à la vie culturelle et sportive de la commune où la personne accueillie habite pour qu’elle ait des activités sociales de proximité : bibliothèque, club de foot…
  • Proposer à la personne des sorties dans Paris et communes avoisinantes
  • Recevoir chez soi régulièrement un adulte accueilli en lui permettant ainsi d’observer simplement comment on vit, comment on prend les repas, et de partager des moments d’échange. 

« Les repas sont particulièrement instructifs. Les discussions sur les plats et recettes sont un point de départ pour enrichir le vocabulaire, elles montrent à la personne que l’on s’intéresse à elle en l’amenant à parler de ses propres habitudes de vie. » 

L’association organise aussi des rencontres de la communauté ASSARVA, comme par exemple, la galette en janvier ou la célébration d’une fête traditionnelle : adhérents, bénévoles et accueillis se retrouvent pour partager des moments de convivialité et célébrer les avancées des uns et des autres. 

« En 2014, quand les réfugiés du Donbass sont arrivés à Kiev où je vivais, je n’ai pas su quoi faire pour les aider. C’est ici que j’ai compris ce que signifiait apporter son aide, son soutien, son amour. Aider sans raison, aider gratuitement, c’est miraculeux ! Les bénévoles sont là quelque soit ma demande, qu’elle soit d’ordre administratif ou pour mes filles. Bien sûr, c’est difficile de reconstruire ici une vie professionnelle mais j’ai confiance dans l’avenir. Je sais que je ne suis pas seule » (J.)