L’insertion sociale et professionnelle, essentielle à l’intégration

L’accès aux droits

L’accès aux droits est la première étape pour favoriser l’autonomie financière et préparer la vie de demain (emploi, logement…). Les dispositifs sont nombreux et les conditions réglementaires d’une telle complexité qu’il est indispensable d’orienter et d’accompagner les accueillis vers les partenaires et organismes de droit commun. 

Cela commence par l’Ofpra (Office français de protection et réfugiés des apatrides) pour obtenir les documents d’état civil dès que le statut de réfugié est octroyé. La préfecture est l’étape suivante pour l’obtention du titre de séjour ou de la carte de résident. Il faut ensuite s’adresser aux organismes sociaux (CCAS, CAF, CPAM…) pour l’ouverture des droits et l’accès aux allocations et couvertures auxquels les personnes peuvent prétendre. La demande de logement social se fait par exemple auprès du CCAS (Centre communal d’action sociale).

Dans le cas des personnes déplacées d’Ukraine, l’autorisation provisoire de séjour (APS) s’obtient auprès de la préfecture ; elle est indispensable pour avoir droit à l’allocation pour demandeur d’asile (Ada) qui est versée par l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration).

La recherche d’un premier emploi

Une fois ces démarches effectuées, c’est l’insertion professionnelle qui conditionne l’accès à la vie autonome dans la durée. Dans un premier temps, il s’agit d’accéder à un emploi permettant de sécuriser les conditions matérielles et une première autonomie financière. 

Le travail en insertion est souvent utilisé au démarrage. L’association Espaces ainsi que des commerces ou des particuliers (emplois et travaux à domicile) ont notamment permis à plusieurs accueillis d’obtenir un premier travail à proximité. La formation en alternance est un aussi très bon support. 

Cette recherche de premier emploi se fait beaucoup par le bouche-à-oreille et la mobilisation du réseau d’adhérents et de sympathisants.

L’élaboration du projet professionnel

En parallèle du premier emploi, il s’agit d’accompagner la personne dans son projet professionnel.

« A partir du moment où j’ai eu l’autorisation de travailler, plusieurs bénévoles se sont mobilisés pour m’accompagner et me faire part d’opportunités d’emplois. Mon projet professionnel est en deux temps : d’abord trouver un travail puis me spécialiser en parallèle pour travailler dans le secteur social. Une bénévole m’a aidé à valoriser mes expériences et compétences dans mon CV. Une autre l’a transmis dans son réseau : j’ai passé un entretien où j’ai pu mettre en avant mes qualités pour le poste proposé, que j’ai obtenu. » (I.)

Les accueillis ne maîtrisent que rarement les techniques de recherche d’emploi et ne disposent pas d’un réseau professionnel : le rôle des bénévoles accompagnants et du référent est donc essentiel pour ouvrir les portes et augmenter les chances des accueillis d’accéder au marché du travail. 

Ainsi, dans le cas de la recherche d’orientation pour un jeune adulte, plusieurs bénévoles apportent leur contribution, souvent en partenariat avec des acteurs du secteur, à divers stades de la démarche : 

  • Aide à la rédaction et à la mise en forme du curriculum vitae (CV), 
  • Accueil à domicile pour lui permettre d’utiliser l’ordinateur familial et d’effectuer ses recherches sur Internet,
  • Accompagnement à des rendez-vous ou à des journées d’information :
    • Centre d’Information et d’orientation (CIO) de Boulogne-Billancourt 
    • Forums Emploi, comme par exemple celui organisé par la Mission Locale Boulogne-Billancourt, 
    • Journées Portes Ouvertes de CFA à Paris, 
  • Prises de contact avec des écoles et avec des organismes d’accueil pour une formation en alternance.
Rencontre entre un accueilli apprenti et Elisabeth Borne, alors Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, en visite au BTP CFA Rueil-Malmaison (septembre 2021)

Diplômes obtenus / Études suivies par les accueillis ASSARVA à mi-mai 2023

Exemples de parcours de formation suivis par les accueillis depuis la création d’ASSARVA :

–        BEP Électricien
–        BJEPS (brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport) 
–        CAP Peinture
–        CAP Esthétique
–        CAP Accompagnement Petite Enfance
–        Infirmier
–        Ingénieur Écoconstruction Énergie
–        Etudes en biologie
–        Langues Orientales (Chinois) 
–        Licence en sociologie
–        Master en psychologie

En phase de recherche d’emploi, le soutien à l’accueilli tout aussi déterminant peut s’élargir aux adhérents sollicités par l’association ou à des structures dédiées :

  • Activation de son réseau professionnel pour transmettre le CV ou favoriser la prise de contact et la mise en relation avec des professionnels du secteur et métier visés et/ou des employeurs potentiels,
  • Orientation si nécessaire vers des structures spécialisées dans l’accompagnement personnalisé à la recherche d’emploi telles que Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) ou Active Faraide (Saint-Cloud).

« L’accompagnement d’ASSARVA a été décisif : j’ai eu plusieurs entretiens avec un bénévole pour faire mon CV et définir mon projet professionnel au regard de mon expérience dans l’hôtellerie dans mon pays d’origine et des possibilités en France dans ce secteur. Puis mon référent m’a aidée à bien cibler le(s) postes(s) auxquels je pouvais prétendre et m’a mise en contact avec la responsable RH d’un hôtel : elle m’a donné des conseils et les noms des sites où postuler. J’ai ainsi obtenu mon emploi dans un hôtel international en quelques semaines. » (M.)

La scolarisation des enfants

L’insertion professionnelle démarre dès le plus jeune âge avec la scolarisation des enfants qu’il faut accompagner et le soutien scolaire ou l’aide aux devoirs à éventuellement leur apporter. La barrière de la langue doit être à cet égard franchie dès que possible, même si l’on sait que les enfants ont une très grande capacité d’adaptation.