Pascal Rambaud, président d’ASSARVA, revient sur la préparation de l’accueil de familles ukrainiennes à Ville d’Avray. Propos recueillis par Nathalie Leenhardt.
Votre association se mobilise pour l’Ukraine. Quels sont vos objectifs ?
Notre priorité est d’être en capacité d’accueillir au moins 5 familles à Ville d’Avray. Dès les premières informations sur la situation en Ukraine, nous sommes entrés en contact avec la mairie pour développer une action commune. La Mairie coordonne les dons matériels et collectes (voir article) et proposera aux personnes, qui souhaitent accueillir des réfugiés chez elles ou de mettre à disposition un logement, de s’adresser à ASSARVA.
Compte tenu de son expérience dans l’accueil de réfugiés, ASSARVA sera une porte d’entrée pour coordonner les propositions d’aides autour de l’accueil et mettre en place un accompagnement indispensable pour chaque famille. Notre capacité réelle dépendra principalement du nombre de logements que nous pourrons mobiliser.
De quels types de logements avez–vous besoin ?
Nous sommes à la recherche en priorité de T3 pour accueillir des parents avec leurs enfants. Mais bien sûr toute proposition de studios ou de chambres sera également la bienvenue. Des associations partenaires sont à nos côtés sur ce point et la Mairie l’est aussi.
Mais parce que tout le monde n’a pas une chambre libre, il est tout aussi utile de donner une participation financière régulière pour contribuer au paiement d’un loyer. C’est un dispositif déjà en place à ASSARVA et qui fonctionne bien. A titre indicatif, 300 euros par an, soit 25 euros par mois, est déjà une aide véritable. D’autant que ces dons sont éligibles aux déductions fiscales. Il est possible de le faire en ligne à partir de notre site.
Quelles sont les autres formes de contribution ?
Une fois ces logements trouvés, il faudra le moment venu les équiper en meubles, appareils ménagers, vaisselle, linge, jouets… Nous ferons des appels en fonction des manques identifiés. En parallèle, nous allons avoir besoin de bénévoles pour faciliter l’installation des familles et leur accompagnement dans la vie quotidienne.
ASSARVA repose aujourd’hui sur 90 adhérents, une trentaine de bénévoles actifs et, déjà, depuis l’exposition DE PORTE EN PORTE du mois de janvier et toute l’information qui a circulé sur notre association, 11 nouvelles personnes nous ont rejoints. Tous les renforts sont bienvenus.
Beaucoup de ces familles sont parties avec une simple valise. Il faudra les aider sur le plan matériel au début et là aussi, tous les dons seront précieux pour financer une aide alimentaire et vestimentaire.
Ces bénévoles doivent-ils posséder des compétences particulières ?
Absolument pas, toute personne de bonne volonté est attendue car nous possédons tous des capacités spécifiques : donner quelques heures de cours de français par semaine, être présent pour la scolarité des enfants, le suivi médical, les démarches administratives. Chaque réfugié accueilli a autour de lui une équipe de 3 ou 4 personnes avec un référent principal. Ensemble ils formulent un “projet”. C’est ce que nous faisons pour nos accueillis venus en France depuis quelques années. Dans le cas des familles ukrainiennes, nous pensons qu’elles n’auront qu’un souhait : rentrer au plus vite. Mais, bien sûr, tout dépendra de la situation internationale…
Quelles vont être, selon vous, les portes d’entrée de ces familles en France ?
Nous travaillerons dans un premier temps avec la Mairie de Ville d’Avray. Elle a en effet été sollicitée par la Préfecture pour recenser la capacité d’offres sur la commune et nous tiendra informés des demandes d’accueil. Il est possible également que nos partenaires habituels, comme la plateforme Welcome-JRS, nous sollicitent.
Plusieurs des 32 accueillis, qui nous ont rejoints depuis 2015 en provenance de 13 pays différents, sont passés par ce canal.
Votre expérience auprès de ces réfugiés vous rend confiant dans votre capacité à faire face à ces nouvelles demandes…
Notre équipe est en effet solide. Un membre de notre Conseil d’administration est psychologue professionnelle et les bénévoles de l’association ont déjà été confrontés à l’accueil de personnes ayant connu de forts traumatismes, traversé de terribles épreuves, dû tout quitter…
Nous sommes soudés et nous nous entraidons. L’empathie et la bienveillance sont indispensables mais pas suffisantes, et les bénévoles savent qu’ils ne sont pas seuls et peuvent compter sur les équipes d’ASSARVA pour les aider à gérer les situations compliquées.